De nombreux aspects de notre environnement peuvent contribuer au
développement de l’obésité, notamment les portions de nourriture extra
grandes et le manque d’activité physique, attribuables à une utilisation
élevée des écrans et à un accès facile aux aliments malsains1
.
Génétique
Certaines personnes sont génétiquement prédisposées au développement de
l’obésité, en fonction de leurs antécédents familiaux1
.
Physiologie
En général, l’obésité peut se développer en raison d’un déséquilibre
entre l’énergie consommée et l’énergie dépensée; l’énergie en excès
étant stockée sous forme de tissu adipeux (graisse)1
. Cependant, le bilan énergétique est un mécanisme complexe
régulé d’une manière centrale par le cerveau, à l’aide de voies
nerveuses et endocriniennes2
. Par ces voies, les hormones et les neuropeptides aident à
communiquer avec l’intestin, le pancréas et le tissu adipeux viscéral
pour signaler l’homéostasie énergétique3
.
Psychologie
Le stress, l’ennui et les troubles psychologiques sont liés à la
suralimentation et peuvent contribuer au développement de l’obésité1,4
.
Socio-économie
L’endroit où une personne vit, la société dans laquelle elle vit et son
revenu peuvent également influer sur son risque d’obésité5
. Dans les pays à revenu relativement faible, les personnes ayant
un statut socio-économique élevé sont plus susceptibles de souffrir
d’obésité, alors que dans les pays à revenu plus élevé, les personnes
ayant un statut socio-économique élevé sont moins susceptibles d’être
atteintes d’obésité6
.
Abordons le sujet
Visionnez la vidéo Repenser l’obésité
Classification du poids corporel selon l’indice de masse corporelle (IMC)7
IMC : poids, en kilogrammes, divisé par le carré de la taille, en
mètres (kg/m2).
Origine ethnique caucasienne, européenne et nord-américaine
Classification
IMC (kg/m2)
Poids insuffisant
< 18,5
Plage normale
≥ 18,5 et < 25,0
Surpoids
≥ 25,0 et < 30,0
Obésité
≥ 30,0
Obésité de classe I
≥ 30,0 et < 35,0
Obésité de classe II
≥ 35,0 et < 40,0
Obésité de classe III
≥ 40,0 et < 50,0
Obésité de classe IV
≥ 50.0 and < 60.0
Obésité de classe V
≥ 60.0
Origine ethnique d’Asie du Sud, du Sud-Est ou de l’Est
Classification
IMC (kg/m2)
Poids insuffisant
< 18,5
Plage normale
≥ 18,5 et < 23,0
Surpoids – à risque
≥ 23,0 et < 25,0
Surpoids – à risque modéré
≥ 25,0 et < 30,0
Surpoids – à risque élevé
≥ 30,0
Le tour de taille donne plus d’information sur le risque
cardiométabolique8.
Seuil de risque relatif au tour de taille :
Ethnicité prédominante
Caucasienne d’Europe, des États-Unis, de la Méditerranée ou du
Moyen-Orient
Latino-américaine d’Amérique centrale, d’Amérique
du Sud
Afrique subsaharienne
Afro-américaine
Africaine
Asiatique
Chinoise
Coréenne
Autochtones canadiens
Augmentation de l’adiposité abdominale / du risque
cardiovasculaire
Lignes directrices canadiennes de pratique clinique chez l’adulte :
« Les fournisseurs de soins primaires devraient reconnaître et
traiter l’obésité comme étant une maladie chronique, causée par une
accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle
(adiposité), qui nuit à la santé, avec un risque accru de morbidité
et de mortalité prématurées.9 »
(TOS) The Obesity Society:
Selon The Obesity Society l’obésité devrait être déclarée comme une maladie10.
AACE (American Association of Clinical Endocrinologists):
« [L’obésité] doit être considérée comme étant un trouble chronique
qui nécessite essentiellement des soins, du soutien et un suivi perpétuels11.»
AMC (Association médicale canadienne) :
« Il importe que les fournisseurs de soins reconnaissent l’obésité
comme une maladie si nous voulons que des mesures de prévention
soient mises en place10...»
(WOF) World Obesity Federation :
La World Obesity Federation considère que l’obésité est un
processus de maladie évolutive, chronique et marqué de rechutes, et
insiste sur la nécessité d’une action immédiate ainsi que de la
prévention et de la maîtrise de cette épidémie mondiale13.
La reconnaissance de l’obésité en tant que maladie pourrait améliorer
la prise en charge globale de l’obésité14.
L’obésité est un problème démographique et doit être traitée comme tel15.
L’obésité est l’un des principaux contributeurs à une mauvaise santé,
remplaçant les préoccupations de santé publique traditionnelles,
telles que la dénutrition et les maladies infectieuses15.
Une approche intégrée, nécessitant des actions de tous les secteurs de
la société, sera nécessaire pour parvenir à une prévention et à une
prise en charge efficaces de l’obésité15.
Quels changements observe-t-on dans les tendances mondiales en matière d’obésité?
La prévalence mondiale de l’obésité a presque triplé depuis 1975. En
2016, plus de 1,9 milliard d’adultes (18 ans et plus) présentaient un
surpoids. Dans la même année, 39 % des adultes âgés de 18 ans et plus
étaient aux prises avec un surpoids et 13 % étaient aux prises avec l’obésité16.
Femmes
Hommes
L’obésité a une forte prévalence au Canada.
61% des adultes canadiens présentaient une obésité ou un
surpoids en 2016 et 201719
7.21 million d’adultes canadiens ont déclaré être aux prises
avec l’obésité en 201720
Le fardeau de l’obésité pour les Canadiens
L’espérance de vie diminue en fonction de l’IMC
Comparativement à une personne présentant un surpoids, l’obésité de
classe I est associée à22 :
Une augmentation de 60 à 120 % de la mortalité pour cause de
diabète ou de maladie rénale ou hépatique
Une
augmentation de 40 % de la mortalité pour cause de maladie
vasculaire
Une augmentation de 20 % de la mortalité
pour cause de maladie respiratoire
Le saviez-vous?
Le cycle de l’obésité : le lien réciproque entre l’apnée obstructive du sommeil et l’obésité26
Les Canadiens aux prises avec l’apnée obstructive du sommeil sont
plus susceptibles d’être atteints de diabète, d’hypertension, de
maladie cardiaque ou de troubles de l’humeur27.
Quel est le lien entre l’obésité et les maladies cardiovasculaires?
À l’échelle mondiale, les maladies cardiovasculaires sont la
principale cause de mortalité chez les personnes atteintes d’obésité28.
Le fardeau économique de l’obésité au Canada
Les affections liées à l’obésité sont associées à un coût économique important.
L’obésité est aussi responsable des coûts élevés associés aux
affections comorbides28.
Diabète de type 2 : plus de 1 milliard de dollars
(746,6 millions de dollars en coûts directs; 306 millions de dollars
en coûts indirects).
Hypertension : 875 millions de dollars
(693,2 millions de dollars en coûts directs; 183,5 millions de
dollars en coûts indirects).
Maladie coronarienne : près de
1,2 milliard de dollars (1,02 milliard de dollars en coûts directs;
174,5 millions de dollars en coûts indirects).
AVC :
375 millions de dollars (305,4 millions de dollars en coûts directs;
67,3 millions de dollars en coûts indirects).
Dorsalgie
chronique : (1,59 milliard de dollars en coûts indirects).
Quels sont les bienfaits potentiels d’une perte de poids de 5 à 10 %?
Quel est l’effet de l’IMC sur le risque de mortalité?
Le risque de mortalité augmente significativement et la qualité de
vie diminue significativement avec l’obésité.
L’obésité est associée à des troubles de santé mentale.
Les personnes atteintes d’obésité présentent un risque accru de 55 %
de développer une dépression, tandis que les personnes atteintes de
dépression présentent un risque accru de 58 % de souffrir d’obésité33.
Plusieurs études ont démontré que l’effet de la stigmatisation liée
au poids pour les personnes aux prises avec l’obésité pouvait
accroître leur vulnérabilité à la dépression, une faible estime de
soi, une mauvaise image corporelle, des comportements alimentaires
inadaptés et l’évitement de l’exercice35.
Effet de la perte de poids sur les facteurs de risque cardiovasculaire, notamment sur le taux d’A1C, la pression artérielle et les triglycérides36.
A1C : hémoglobine glyquée; CV : cardiovasculaire; HDL : lipoprotéine
de haute densité; PA : pression artérielle; PAD : pression artérielle
diastolique; PAS : pression artérielle systolique.
Ces données proviennent d’une analyse observationnelle de
5145 participants (40,5 % hommes, 37 % minorités ethniques/raciales)
de l’étude Look AHEAD (Action for Health in Diabetes). L’étude a
examiné l’association entre l’ampleur de la perte de poids et les
modifications des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires à
1 an. Les critères d’évaluation mesurés dans cette étude comprenaient
les suivants : poids (kg), PAS (mm Hg), PAD (mm Hg), glucose, HbA1c
(%), cholestérol HDL (mg/dl), cholestérol LDL (mg/dl), triglycérides (mg/dl).
* Pour la variation des taux de triglycérides, les données sont des
médianes (intervalle interquartile). Le test de rang a été utilisé
pour vérifier si la variation entre le départ et l’année 1 était
différente de 0.
Une perte de poids d’environ 7 % a démontré une réduction de
l’incidence du diabète de type 2 de 58 %37†
Chaque kilo de perte de poids peut réduire les taux de LDL de 8 %38
Une perte de poids de 5 à 10% peut entraîner une réduction de 30 %
des symptômes de l’apnée du sommeil26‡
† 3234 personnes non atteintes de diabète et ayant des
concentrations plasmatiques élevées de glucose à jeun et après
l’ingestion de glucose ont été réparties de façon aléatoire dans les
groupes suivants : placebo, metformine (850 mg deux fois par jour) ou
modification du mode de vie (programme visant une perte de poids d’au
moins 7 % et au moins 150 minutes d’exercice physique par semaine).
Les participants avaient en moyenne 51 ans; l’indice de masse
corporelle moyen (le poids en kilogrammes divisé par la taille en
mètres au carré) était de 34 kg/m2; 68 % des participants
étaient des femmes et 45 %, des membres de groupes minoritaires. Le
critère d’évaluation principal de cette étude était l’incidence du
diabète mesuré à l’aide d’un test oral de tolérance au glucose annuel
ou d’un test de glycémie à jeun semestriel.
‡ Ces données ont été générées à partir d’une étude de cohorte
prospective basée sur une population réalisée entre juillet 1989 et
janvier 2000 et portant sur 690 résidents du Wisconsin choisis au
hasard (âge moyen au départ, 46 ans; 56 % d’hommes). Les participants
ont été évalués deux fois à 4 ans d’intervalle pour les troubles
respiratoires du sommeil. Les critères d’évaluation de cette étude
étaient la variation en pourcentage de l’index apnées-hypopnées (IAH;
événements d’apnée + événements d’hypopnée par heure de sommeil) et
les probabilités de développer un trouble respiratoire du sommeil
modéré à grave (défini par un IAH ≥ 15 événements par heure de
sommeil), par rapport à la variation du poids.
L’obésité a-t-elle un effet sur la capacité physique fonctionnelle?
Plus l’IMC est élevé, plus la capacité physique fonctionnelle risque
d’être réduite, par exemple pour des activités liées à la mobilité
comme marcher et s’habiller39.
L’obésité a un effet négatif sur la capacité physique fonctionnelle
comparativement à un poids normal (IMC de 18,5 à 24,9 kg/m2)40
SF-36 = Questionnaire court SF-36. Questionnaire reconnu conçu pour
les patients et utilisé pour mesurer la qualité de vie liée à la
santé.
† Le SF-36 est composé de scores de domaine précis, y compris la
capacité physique fonctionnelle.
D’après Hopman WM et al. (2007).
Pourquoi est-ce difficile de perdre du poids sans le reprendre?
Des scientifiques ont découvert que des réponses physiologiques à la
perte de poids déclenchent le regain de poids.
Il a été démontré que la perte de poids chez les personnes ayant une
obésité cause des changements dans les hormones de l’appétit qui
augmentent la faim et le désir de manger pendant au moins 1 an41.
De multiples hormones, telles que la ghréline, le GLP-1 et la
leptine, jouent un rôle important dans la régulation de l’appétit2.
D’après Sumithran P et al. (2011); Schwartz A et al. (2010);
Sumithran P et al. (2013).
Maintenir la perte de poids obtenue par un régime peut être difficile45.
Un examen de 14 études à long terme a montré que les participants ont
repris du poids après la perte de poids obtenue par un régime alimentaire43.
D’après Mann T et al. (2007).
Le poids et l’alimentation des participants à l’étude ont été
évalués au départ. Ensuite, leur poids a été mesuré pendant une
période maximale de 7 ans après la fin du régime. Ces données
proviennent d’un examen de 14 études à long terme avec suivi45.
« ...le taux élevé de rechute chez les personnes atteintes
d’obésité qui ont perdu du poids a un fondement physiologique
important et n’est pas simplement le résultat de la reprise
volontaire des anciennes habitudes39. »
Sumithran P, Prendergast LA, Delbridge E et al. « Long-term
persistence of hormonal adaptations to weight loss », N Engl J
Med., 2011, 365 (17), p. 1597-1604.
Les interventions comportementales, y compris la thérapie
nutritionnelle médicale, l’activité physique et la thérapie
cognitivo-comportementale, sont recommandées comme option de
traitement de première intention pour les personnes présentant un
surpoids ou une obésité afin d’obtenir une perte de poids
cliniquement importante et réduire les symptômes liés à
l’obésité9. D’autres options de traitement telles que la
pharmacothérapie et la chirurgie bariatrique peuvent constituer des
traitements d’appoint appropriés pour certaines personnes atteintes d’obésité9.
Résultats de l’étude ACTION
L’étude ACTION (sensibilisation, soins et traitement de la prise en
charge de l’obésité) est la première étude pancanadienne à examiner
les perceptions, les attitudes et les obstacles perçus à la prise en
charge de l’obésité chez les Canadiens atteints d’obésité, les
professionnels de la santé (PS) et les employeurs. L’étude a été menée
au moyen d’un sondage en ligne entre août et octobre 2017. Les
résultats de cette étude mettent en évidence les incompréhensions et
les lacunes en matière de communication qui existent entre ces groupes46.
La majorité des 2545 répondants au sondage* étaient d’accord avec
l’affirmation selon laquelle « l’obésité est une maladie chronique »46.
74%des personnes atteintes d’obésité ont déclaré penser que
l’obésité avait un effet considérable sur la santé globale.
81%des personnes atteintes d’obésité ont convenu qu’il
serait bénéfique pour leur santé de perdre 5 à 10% de leur poids corporel.
* Personnes atteintes d’obésité (n = 2000), professionnels de la
santé (n = 395), employeurs (n = 150).
Certains résultats de l’étude ACTION peuvent être regroupés sous
les thèmes suivants46 :
1. Maintien de la perte de poids
Le groupe en général de personnes atteintes d'obésité a déclaré avoir
participé à plusieurs tentatives de perte de poids46.
Les méthodes de perte de poids les plus couramment sognalées par les
personnes atteintes d'obésité étaient les suivantes46*:
Les lignes directrices indiquent que certaines personnes atteintes
d’obésité peuvent faire face à des défis qui les empêchent de
maintenir la perte de poids obtenue grâce à des changements de
comportement, y compris le régime alimentaire et l’exercice47.
* Ces méthodes ont été signaleées par des personnes atteintes
d'obésité qui ont fait au moins une tentative sérieuse de perte de
poids (n=1577), et les pourcentages indiqués représentent la
proportion de répondants chez qui la méthode a réussi en fonction de
leurs critères personnels.
2. Demander de l’aide
Les résultats de l’étude ACTION indiquent que la plupart des
personnes aux prises avec l’obésité (74 %) considèrent que la perte de
poids est entièrement leur responsabilité.
L’âge médian auquel les personnes atteintes d’obésité ont déclaré
présenter un excès de poids pour la première était de 28 ans,
alors qu’ils ont déclaré avoir discuté pour la première fois de leur
poids avec leur professionnel de la santé à un âge médian de 39 ans.
Cela indiquait un délai de plus de 10 ans avant d’obtenir
de l’aide médicale.
Les personnes qui ont déclaré
avoir réussi à perdre du poids ont participé à ces discussions
avec un PS plus tôt que celles qui n’avaient pas réussi à
perdre du poids jusqu’à présent (médiane : 5 ans p/r à 12 ans).
Ces résultats s’alignent sur les Lignes directrices canadiennes de
pratique clinique chez l’adulte qui indiquent qu’une personne atteinte
d’obésité peut être réticente à consulter un médecin, ce qui peut
constituer un obstacle à la prise en charge adéquate de l’obésité48.
3. Diagnostic formel
De nombreuses personnes atteintes d’obésité (52 %) ont indiqué
qu’elles n’avaient pas reçu de diagnostic formel d’obésité46.
Bien que 72 % des PS aient déclaré avoir discuté du poids avec leurs
patients qui avaient besoin d’une gestion du poids, seulement
54 % des personnes atteintes d’obésité ont déclaré avoir eu de
telles discussions au cours des 5 dernières années.
* Parmi les 54% qui ont déclaré avoir discuté du poids avec leur PS
au cours des 5 dernières années.
Les Lignes directrices canadiennes de pratique clinique chez l’adulte
reconnaissent qu’une éducation inadéquate et le manque de formation
disponible pour les médecins constituent des obstacles à la prise en
charge médicale de l’obésité8.
4. Dialogue patient-PS
Un écart dans le dialogue patient-PS a été déterminé : les PS ont
déclaré avoir eu des discussions sur la gestion du poids avec 72% de
leurs patients, mais seulement 54% des personnes atteintes d’obésité
ont déclaré avoir eu ces discussions au cours des 5 dernières années46.
Un délai de plus de 10 ans a été signalé entre le moment où
une personne atteinte d’obésité a commencé à lutter contre l’excès de
poids et le moment où elle a discuté de son poids avec son PS.
Seulement 28 %des personnes atteintes d’obésité qui ont
déclaré avoir discuté de leur poids avec leur PS on indiqué qu’une
visite ou une consultation téléphonique de suivi avait été fixée.
Les personnes atteintes d’obésité qui ont déclaré avoir réussi à
perdre du poids ont participé à ces discussions avec un PS plus
tôt que celles qui n’avaient pas réussi à perdre du poids jusqu’à
présent (médiane : 5 ans p/r à 12 ans).
Un manque de dialogue sur la gestion du poids entre les personnes
atteintes d’obésité et les PS et le peu de rendez-vous de suivi fixés
peuvent constituer un obstacle à la prise en charge de l’obésité.
5. Perceptions sur l’offre de solutions liées au bien-être
Les personnes atteintes d’obésité et les employeurs avaient des
perceptions différentes de l’avantage des solutions liées au bien-être
offertes par l’employeur46.
Les employeurs ont déclaré offrir les avantages suivants relatifs à
la gestion du poids dans leurs entreprises :
La valeur des programmes de bien-être offerts par les employeurs
était perçue différemment par les employeurs et les personnes
atteintes d’obésité.
49% des employeurs croient que les programmes de bien-être
contribuent « de manière significative » ou « beaucoup » à une perte
de poids réussie, alors que seulement 12% des personnes atteintes
d’obésité étaient d’accord avec ces affirmations.
Les raisons perçues de la non-participation aux programmes de
bien-être des employeurs différaient entre les employeurs et les
personnes atteintes d’obésité :
35% des employeurs et 4% des personnes atteintes d’obésité
ont indiqué que la non-participation est principalement due à un
manque d’intérêt.
49% des employeurs et 14% des personnes atteintes d’obésité
ont indiqué que la non-participation est principalement due à un
manque de motivation.
50% des employeurs et 22% des personnes atteintes d’obésité
ont indiqué que la non-participation est principalement due au fait
que les personnes atteintes d’obésité se sentent mal à l’aise.
Des perceptions inégales de la valeur des programmes de bien-être
peuvent présenter un défi pour une prise en charge efficace de l’obésité.
Comment peut-on traiter l’obésité?
L’obésité doit être traitée et prise en charge de manière holistique,
et en tant que maladie chronique grave9,44.
Traitement de l’obésité
Les Lignes directrices canadiennes de pratique clinique chez
l’adulte ont été mises à jour après près de 15 ans.
Les nouvelles lignes directrices appellent à un changement dans le
traitement de l’obésité, en s’éloignant de « manger moins, bouger
plus » et en se concentrant sur des soins centrés sur le patient qui
s’attaquent aux causes profondes de l’obésité9.
Interventions comportementales et sur les habitudes de vie:
Pour l’obésité, cela devrait inclure le régime alimentaire,
l’exercice et les modifications comportementales49. La
thérapie nutritionnelle médicale, l’activité physique et les
changements de comportement en matière de santé sont des
interventions de première intention chez toutes les personnes ayant
un IMC ≥ 25 kg/m2 et elles sont recommandées comme base
de tous les plans de prise en charge de
l’obésité50-52. Cependant, les interventions
comportementales pourraient parfois être insuffisantes pour maintenir
la perte de poids et certaines personnes atteintes d’obésité
pourraient nécessiter une combinaison de traitements comprenant
une pharmacothérapie et/ou une chirurgie bariatrique pour les aider à
gérer leur poids9,45,47.
Pharmacothérapie :
Chez les personnes aux prises avec l’obésité, la pharmacothérapie
doit être envisagée comme option de traitement visant à diminuer le
poids et à améliorer les paramètres métaboliques et/ou de santé
lorsque la modification des comportements en matière de santé à elle
seule s’est révélée inefficace, insuffisante ou sans bienfait durable.
Sur la base des recommandations des lignes directrices, la
pharmacothérapie peut être utilisée chez les personnes suivantes47 :
Patients ayant un IMC ≥ 30 kg/m2 ou
≥ 27 kg/m2 avec des complications liées à l’adiposité, en
association avec une thérapie nutritionnelle médicale, une activité
physique et des interventions psychologiques.
Patients
atteints de diabète de type 2 et ayant un IMC
> 27 kg/m2 pour la perte de poids et la maîtrise
glycémique, en combinaison avec des changements de comportement en
matière de santé.
Patients présentant un prédiabète et un
surpoids ou atteints d’obésité (IMC > 27 kg/m2) pour
retarder ou prévenir le diabète de type 2, en association avec des
changements de comportement en matière de santé.
Chirurgie bariatrique :
La chirurgie bariatrique est une intervention de prise en charge de
l’obésité qui est recommandée chez les personnes suivantes53 :
Patients de plus de 18 ans ayant un IMC de 35 kg/m², qui
présentent au moins une complication majeure liée à l’obésité.
Patients ayant un IMC entre 30 et 34,9 kg/m² qui ont été
réfractaires aux tentatives non chirurgicales de perte de poids et
qui présentent des complications liées à l’obésité, en particulier
le diabète de type 2.
Patients ayant un IMC ≥ 40 kg/m²,
indépendamment de la présence de complications liées à
l’obésité.
La chirurgie bariatrique nécessite une surveillance médicale à vie
et un traitement des carences nutritionnelles potentielles à long terme53,54.
Prise en charge clinique des adultes présentant un surpoids ou une obésité : Lignes directrices canadiennes de pratique clinique de 200619.
Lignes directrices pour fournir des soins médicaux complets aux
patients présentant un surpoids ou une obésité, en fonction de la
catégorie d’IMC.
Adapté de Boulé et al. (2020), Brown et al. (2020), Glazer et al.
(2020), Pederson et al. (2020) et Vallis et al. (2020).
* Les seuils de l’indice de masse corporelle (IMC) et du tour de
taille sont différents pour certains groupes ethniques; se reporter au
tableau 1 de l’article de Rueda-Clausen et ses collaborateurs (2020)
pour les seuils de tour de taille spécifiques à l’ethnie.
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